Télétravail : les 4 enseignements majeurs sur la perspective des dirigeants de TPE-PME

1. Accueil du télétravail par les dirigeants

Une étude récente souligne une adoption variée du télétravail parmi les dirigeants de TPE-PME, avec des réactions partagées quant à son efficacité. Certains dirigeants constatent une amélioration de la productivité, tandis que d’autres ne perçoivent pas de changements notables. Bien que la majorité adopte le télétravail, quelques-uns rencontrent des difficultés à séparer vie privée et professionnelle ou habitent trop près de leur lieu de travail pour en bénéficier. Malgré certains défis comme la perte de lien social et des difficultés de gestion de projet, le télétravail est globalement perçu de manière positive pour le bien-être des employés et l’image de marque de l’entreprise.

2. Renforcement de la confiance dans le travail à distance

Dans un environnement professionnel en mutation, renforcer la confiance envers les employés devient essentiel pour harmoniser les besoins individuels avec ceux de l’entreprise. Les dirigeants mesurent le travail à distance à l’aide d’indicateurs quantitatifs tout en favorisant l’autonomie et la responsabilisation des employés, ce qui permet d’éviter le micro-management.

3. Points de vue croisés entre dirigeants et managers

Il existe à la fois des convergences et des divergences entre les perspectives des dirigeants et celles des managers sur le télétravail. Alors que certains dirigeants privilégient la surveillance de la productivité, beaucoup de managers misent sur la confiance, arguant que trop de contrôle peut être contre-productif. Les managers valorisent les accords collectifs post-pandémie, tandis que les dirigeants mettent l’accent sur les arrangements individuels et les défis de gestion.

4. Défis combinés du numérique et du management

La sécurité informatique et le bien-être des employés demeurent des priorités dans le cadre du télétravail. Les entreprises s’efforcent d’améliorer leurs infrastructures numériques tout en assurant flexibilité et communication efficace. L’étude indique que de nombreux dirigeants n’abordent pas spontanément ces questions et que les dispositifs en place sont souvent rudimentaires ou en début de développement. La formation continue des managers et des employés est jugée essentielle, notamment pour les aspects liés au travail hybride et à la sécurité informatique.

Source : https://www.csematin.com/droits-salaries/qvct-sante/pratiques/teletravail-les-4-enseignements-de-l-etude-cfe-cgc-sur-la-perspective-des-dirigeants-de-tpe-pme.html

Pour les auto-entrepreneurs : meilleurs logiciels de facturation gratuits en 2024

Êtes-vous un entrepreneur à la recherche d’un outil professionnel pour gérer vos factures, mais vous faites face à un budget limité et préférez éviter les coûts d’une solution payante pour l’instant ? La bonne nouvelle est qu’en 2024, dénicher un logiciel de facturation gratuit mais néanmoins performant est tout à fait possible ! En fonction de vos exigences, une variété de programmes sont disponibles, offrant un large éventail de fonctionnalités, allant de la gestion de devis et de la facturation électronique à la relance pour factures impayées. Que votre besoin se limite à un modèle de facture simple à personnaliser ou que vous soyez en quête d’une solution plus élaborée pour soutenir votre gestion commerciale et comptable, l’offre est riche et diversifiée.

Voici une sélection de logiciels de facturation en ligne gratuits qui sont populaires et appréciés pour leur simplicité d’utilisation et leurs fonctionnalités adaptées aux petites entreprises et aux indépendants :

Zervant

  • Pour : Grande simplicité d’utilisation, facturation illimitée même dans la version gratuite, disponible en plusieurs langues.
  • Contre : Les fonctionnalités avancées sont réservées à la version premium.
  • URL : zervant.com

Tiime

  • Pour : Interface intuitive, large gamme de fonctionnalités gratuites, incluant la gestion des paiements et des relances.
  • Contre : Les fonctionnalités plus complexes peuvent nécessiter la version payante.
  • URL : tiime.fr

Facture.net

  • Pour : Certifié conforme à la loi anti-fraude à la TVA, idéal pour les freelances avec une fonctionnalité CRM simplifiée.
  • Contre : Service client limité à une FAQ.
  • URL : facture.net

Henrri

  • Pour : Complet, avec environ 40 modules disponibles gratuitement, sans publicité.
  • Contre : Peut être moins intuitif pour les novices, pas d’application mobile.
  • URL : henrri.com

MY Facturation

  • Pour : Développé par un cabinet d’expertise comptable, promet une conformité légale élevée.
  • Contre : Version gratuite limitée en termes de fonctionnalités et d’utilisateurs.
  • URL : myfacturation.com

Sinao

  • Pour : Interface moderne et agréable, support réactif.
  • Contre : Fonctionnalités limitées dans la version gratuite, avec un nombre restreint de factures et d’achats par mois.
  • URL : sinao.fr

Kolirys

  • Pour : Certifié conforme, avec un calcul des charges sociales selon le statut juridique.
  • Contre : Moins connu, ce qui peut impliquer une communauté d’utilisateurs plus petite pour le support peer-to-peer.
  • URL : kolirys.com

Kafeo

  • Pour : Option téléchargeable pour ceux qui préfèrent ne pas dépendre d’une connexion internet.
  • Contre : Interface vieillotte, version gratuite très basique.
  • URL : kafeo.com

myAE

  • Pour : Spécialement conçu pour les micro-entrepreneurs avec une gestion complète des clients et des fournisseurs.
  • Contre : Interface peu moderne, absence de support technique dans la version gratuite.
  • URL : myae.fr

Coover

  • Pour : Générateur de factures accessible sans inscription, simple et professionnel.
  • Contre : Fonctionnalités très basiques, moins adapté pour une gestion complète de la facturation.
  • URL : coover.fr

Cestlo

  • Pour : Idéal pour les débutants, avec une approche simplifiée de la facturation.
  • Contre : Manque de fonctionnalités avancées pour une gestion d’entreprise complète.
  • URL : cestlo.com

Bonnefacture.com

  • Pour : Direct et facile à utiliser, aucune inscription nécessaire pour créer des factures.
  • Contre : Très basique, manque de personnalisation et de fonctionnalités supplémentaires.
  • URL : bonnefacture.com

ClicFacture

  • Pour : Serveurs et support client basés en France, offre gratuite jusqu’à 25 documents par an.
  • Contre : Version gratuite très limitée, notamment en termes de gestion de la TVA.
  • URL : clicfacture.com

Synthèse

Le choix du logiciel de facturation dépendra fortement de vos besoins spécifiques : conformité légale, simplicité d’utilisation, fonctionnalités avancées, support client, et bien sûr, le coût. Les freelancers et micro-entrepreneurs pourront se tourner vers Facture.net, myAE, ou Henrri pour une solution complète sans frais. Les entreprises en quête de fonctionnalités plus avancées pourraient envisager Zervant ou Sinao, malgré les limitations de leur version gratuite. Enfin, pour une gestion basique et sans coût, Coover ou Bonnefacture.com peuvent être des options adéquates.

Pourquoi refuser une offre en télétravail salarié ?

Leur talent, leur expérience ou leurs diplômes séduisent des employeurs prêts à leur faire un pont d’or. Pourtant ils refusent le poste. Portraits de ces candidats qui savent ce qu’ils veulent… et ce qu’ils ne veulent pas !

Sébastien, juriste environnemental

A 34 ans, Sébastien, juriste spécialisé en droit de l’environnement chez un grand acteur du secteur de l’énergie, aligne un CV impeccable : double master en droit international et droit de l’environnement, et huit années d’expérience au sein de directions juridiques. Surtout, il a un sens bien ancré de l’indépendance :

«Dans mon domaine, très technique, on me laisse en général une marge de manœuvre appréciable. Peu de personnes maîtrisent vraiment ce que je fais et on me fait confiance.»

Lorsqu’un cabinet de recrutement vient discrètement le solliciter avec une belle proposition et de bonnes perspectives d’évolution à deux ans dans une entreprise concurrente, Sébastien lui prête quand même une oreille attentive… Tenté par le poste, assorti d’un salaire à la hauteur de ses espérances, il freine des quatre fers en découvrant ce qui l’attend.

«Je devais intégrer une équipe de six personnes qui faisaient quasiment la même chose que moi, avec tout un tas de procédures de reporting quotidien pour rendre compte de l’activité. Personnellement, si je peux éviter d’avoir quelqu’un sur mon dos en permanence, je préfère ! Peu importe la carotte… J’ai lâché l’affaire au bout de quatre entretiens avec la RH et le directeur juridique, qui m’avait pourtant fait une offre ferme. Le feeling était plutôt bon, mais l’organisation de l’entreprise était vraiment trop lourde à mon goût. J’ai du mal avec le flicage !»

Liberté, liberté chérie… Un refus d’autant plus facile que Sébastien est déjà au chaud !

Sébastien aurait pu aussi créer une structure pour devenir télétravailleur indépendant.

Manon, DRH

DRH au sein d’un groupe international, Manon aspire à un meilleur équilibre vie pro-vie perso. Membre du codir de son entreprise, travaillant jusqu’à soixante heures par semaine, soir, week-end et jours fériés inclus, la jeune maman fatigue. Et souhaite voir grandir son petit garçon de 3 ans.

«Quand je l’ai inscrit à l’école, ça a été un choc psychologique : je me suis rendu compte que je n’avais rien vu passer !»

Pour mettre fin à ce cercle infernal, elle fait circuler son CV et reçoit très vite des sollicitations pour des postes à forte responsabilité.

«J’ai prévenu les cabinets de recrutement que j’étais prête à revoir à la baisse mon salaire pour retrouver un équilibre de vie.»

Un chasseur de têtes la dirige vers une entreprise d’IT, an affirmant que celle-ci a signé une charte de télétravail permettant à ses salariés de rester à domicile deux jours par semaine. Elle rencontre son futur boss à la RH après deux entretiens avec le cabinet de recrutement et le talent manager du groupe. «Il m’a fait tout un speech sur l’exemplarité des membres du codir de l’entreprise… et sur les RH qui doivent absolument rester sur site.» Pas question à son poste de bénéficier du moindre télétravail !

«Il était de la vieille école, pas flexible du tout. Il avait masqué cette contrainte jusqu’au bout, pensant réussir à me vendre le poste malgré tout.»

A l’issue de l’entretien, le DRH lui fait une proposition. Que Manon décline :

«Je n’avais aucune envie de me retrouver coincée dans une nouvelle mission qui ne m’apporte pas plus d’équilibre. La pandémie a profondément changé notre rapport au travail. On n’est plus corvéable à merci et on n’envisage plus des postes où il n’y a aucune flexibilité. Les entreprises doivent s’adapter.»

Son souhait ? Trouver un employeur qui lui offre enfin le droit à la déconnexion, soir, week-end et pendant ses congés, et bénéficier du télétravail pour aller chercher son fils à l’école. Et le voir grandir.

Manon aurait pu suivre une formation pour développer son activité en télétravail.

Augustin, étudiant en dernière année à HEC

«Je me projette assez mal dans le monde de l’entreprise.»

Dès 2018 et sa première année à HEC, Augustin rejoint les rangs de l’association écologiste de l’école. De quoi se forger «quelques convictions et principes en matière d’environnement». Depuis, le jeune homme multiplie les engagements : association de désobéissance civile, Conseil national pour la résilience alimentaire, Génération Ecologie…

Aujourd’hui étudiant en dernière année de majeure à Polytechnique et HEC (dans le jargon, X-HEC data science for business), il suit avec intérêt tous les sites de recrutement orientés environnement. Mais il avoue avoir du mal à imaginer où il se retrouvera l’an prochain, pour son entrée dans la vie active… Jusqu’à présent, l’étudiant confie avoir multiplié les déceptions lors de ses stages.

«Des expériences ennuyeuses qui ont mis à mal ma vision du monde du travail. L’ennui, c’est assez destructeur !»

Son vœu ? Trouver une organisation qui se positionne sincèrement sur la question de l’environnement. «J’ai envie de me rendre utile.» Et surtout pas question d’accepter des missions «bullshit» ou du greenwashing. Lorsqu’une entreprise le contacte, Augustin entre en mode vigilance. Une visite sur le site de l’employeur lui suffit en général pour cerner «assez rapidement son degré d’engagement vertueux», estime-t-il.

Son choix se tourne vers le monde associatif ou coopératif ou de jeunes pousses engagées. Tout en restant lucide sur leurs travers : «L’univers des start-up a un côté hypocrite, on a tendance à afficher tous les postes comme cool alors que ce n’est pas forcément le cas.» Autres desiderata de ce futur candidat solidement capé :

«Une culture d’entreprise saine avec, au premier rang, de la bienveillance et de la flexibilité. Idéalement je voudrais un job en 4/5 pour mener d’autres projets en parallèle.»

A bon entendeur !

Augustin pourrait aussi consulter les sites Internet proposant du télétravail.

Julie Kasinski, responsable marketing

Julie Kasinski aime les challenges professionnels. Alors qu’elle travaille dans le marketing pour un site d’achats en ligne basé à Berlin, elle se lance dans la recherche d’un nouveau job. Son réseau lui recommande l’offre d’emploi d’une entreprise. Curieuse, elle fonce. Dès le premier entretien – un appel vidéo – elle se retrouve… seule.

«Le recruteur arrive avec quinze minutes de retard. Sans un mot d’excuse.»

Pire, il a l’air complètement ailleurs. Julie pose des questions auxquelles il répond de manière floue. «Oui oui, la hiérarchie est très horizontale chez nous», dit-il. Julie fouine un peu :

«En réalité, il y avait plein d’étapes de validation et pas la moindre autonomie. Dès ce premier entretien, j’ai eu l’impression qu’ils essayaient de se rendre cool, en me racontant que j’aurais énormément de liberté, mais que la réalité ne suivait pas.»

À l’étape suivante, elle doit préparer un cas d’étude et l’analyser avec une deuxième personne. Celle-ci se connecte… avec vingt minutes de retard. «On aurait dit que c’était une corvée pour elle ! Elle a expédié l’entretien.» Julie s’étonne qu’on la rappelle pour la dernière étape. Cette fois, c’est un dirigeant de la boîte qui lui assène «une avalanche de termes tendance» et affirme «qu’on est un peu une famille ici». «J’avais l’impression d’être dans un sketch», sourit-elle.

Ce dirigeant lui promet monts et merveilles : salaire attractif, missions passionnantes… Julie dit stop :

«J’ai déjà donné dans la culture toxique. Si dès les entretiens, les gens se contredisent ou donnent l’impression d’avoir mieux à faire, c’est très mauvais signe.»

Aujourd’hui, elle travaille à Amsterdam pour une boîte de réservation en ligne dans le tourisme. Et, quand elle ne recrute pas elle-même, elle forme son équipe aux techniques d’entretien :

«J’utilise cet exemple fréquemment, pour rappeler qu’un candidat peut toujours refuser une offre. L’entreprise a le devoir d’être claire et sérieuse dès les premiers contacts !»

Julie peut également faire un bilan de compétences.

Louis, journaliste

En milieu d’année, Louis, journaliste, déménage de Paris à Lyon et se lance à la recherche d’un nouvel emploi. Sur LinkedIn, il repère l’annonce d’une chaîne de télévision locale pour un poste de desk, c’est-à-dire pour visionner et éditer des vidéos d’agences, en horaires décalés de 16 heures à minuit. «Déjà, ça aurait dû se répercuter sur la fiche de paye», relève-t-il. Dès le lendemain de sa candidature, on le rappelle.

«Je sens qu’ils sont en galère, pressés de recruter, raconte Louis. Mais surtout, je me rends compte que le poste équivaut plutôt à celui d’un chef d’édition qu’à un job de journaliste. Bref, c’est un poste à responsabilité.»

Alors quand la question du salaire arrive sur la table, Louis répond tout net que le montant proposé n’est pas à la hauteur des missions exigées. L’annonce réapparaît quelques jours plus tard. La chaîne pourvoira finalement le poste avec une journaliste stagiaire, tout juste sortie d’école. Quant à Louis, il cherche toujours un poste qui lui convienne. Mais sa fermeté en entretien ne l’a pas desservi : la chaîne lui a proposé des missions ponctuelles de journaliste reporter d’images.

«En travaillant vingt jours par mois à la pige, je suis mieux payé que si j’avais accepté le poste fixe, c’est fou !»

Diplômée cette année, à 23 ans, d’un master d’économie à Sciences-Po Sidonie Commarmond, membre du collectif Pour un réveil écologique, travaille pour une société d’étude britannique sur la transition écologique. Elle est aussi membre active du collectif Pour un réveil écologique, qui rassemble étudiants et jeunes professionnels qui placent la transition écologique au cœur de leur projet de société et de leur future carrière.

source

Vous allez être recruté grâce aux jeux en ligne et aux robots !

Recrutement en ligne avec un jeu digital sur-mesure

Le lien entre les expériences de jeu immersives et le recrutement des salariés est assez étroit. Les jeux constituent une base solide pour véhiculer vos valeurs d’entreprise tout en évaluant les compétences des candidats d’une façon ludique et mesurable.

Évaluation des compétences, des délais d’exécution, du travail d’équipe ou des performances individuelles,…etc. Le tout présenté à travers des classements, des tableaux de bord, des rapports de données sur les candidats automatiquement générés, autant de moyens pour constituer une appréciation précise et complète des candidats-joueurs.

Quelle est la durée de conception d’un jeu digital pour le recrutement ?

La conception d’un jeu digital sur-mesure pour le recrutement prend entre 20 jours et 3 mois en fonction de sa complexité.

Quel est le nombre de joueurs maximum pour un jeu digital pour le recrutement ?

Il n’y a pas de limite de participants car le jeu vous appartient à 100%. Vous pouvez l’utiliser autant de fois que vous le souhaitez. Des serveurs peuvent accueillir jusqu’à 200 000 joueurs en simultané.

Quel est le prix de la conception d’un jeu digital pour le recrutement ?

La création d’un jeu digital sur-mesure pour le recrutement nécessite une équipe de plusieurs personnes (Game Designers, infographistes, UX / UI Designer (ex webdesigner), développeurs en informatique…

L’exemple de Nixial

L’entreprise toulousaine Nixial a créé une réplique virtuelle de ses locaux où se retrouvent les salariés sous forme d’avatars. Elle recrute ses salariés via un jeu en ligne.

Des espaces pour les réunions, des jeux d’arcade, des salles de repos, une cafétéria : les locaux de la société toulousaine Nixial sont colorés, spacieux… et en partie virtuels.

Quand ils sont en télétravail, les onze salariés de cette entreprise de services informatiques fondée en 2019, peuvent se retrouver virtuellement dans la réplique de leurs locaux réels.

Tout a été créé il y a quelques mois via l’application Gather.

« Même lorsque nous ne sommes pas présents, via des micros, nous pouvons discuter de nos projets internes à deux ou à plusieurs. Pour les plus jeunes, ça permet de briser l’isolement du télétravail »

Selon Brice Chellet, le directeur adjoint.

Autre innovation : depuis le mois de septembre, les développeurs sont recrutés à l’aide d’un jeu en ligne. Objectif : trouver le mot de passe qui permettra de postuler.

Le jeu au graphisme épuré ressemble à ceux que l’on trouvait au début des années 90. Le candidat peut même utiliser la voiture de Mario pour se déplacer dans les couloirs ! « Ceux qui viennent en entretien adorent créer leur avatar. Nous les recevons dans nos bureaux virtuels pour une visioconférence avant de les rencontrer physiquement. Ce jeu nous permet de rayonner et d’être visibles. »

Les fondateurs de la société envisagent de développer un jeu plus complexe pour tenter de recruter « les meilleurs développeurs ».

Le jeu en ligne au service du recrutement, selon PricewaterhouseCoopers

PwC est une entreprise reconnue et un important recruteur de jeunes diplômés, dont les candidats ont souvent  une image partielle, voire faussée.

Elle voulait donc bousculer cette image un peu rigide en mettant en avant la diversité de nos métiers, l’importance des soft skills dans ses recrutements, et la culture d’entreprise – notamment son programme interne de bien-être des collaborateurs, « Be well, work well ».

GameChangers s’inscrit dans cette démarche en misant sur le gaming pour attirer des candidats de profils très différents.

Game Changers, un jeu vidéo…

Game Changers est une véritable expérience vidéoludique. Les joueurs se voient alors en immersion à 360° au cœur de l’entreprise. Ce serious game s’appuie sur les codes de la jeune génération et surf sur la tendance du gaming. Le but du jeu est simple : en apprendre davantage sur PwC à travers des énigmes et des challenges. Ainsi, le jeu met les candidats au défi et les incite à montrer leur goût pour le challenge, à déployer leur capacité de réflexion et à prendre des décisions stratégiques.

Les joueurs peuvent alors explorer trois pièces :

– La Tech Room : elle met en avant la technologie ainsi que les métiers de la cybersécurité et de la donnée.

– L’energy Room : il s’agit d’un espace où le candidat peut « recharger ses batteries » et qui s’inspire du programme interne du cabinet en matière de bien-être au travail.

– La Strategy Room : elle correspond au poste de pilotage. Les joueurs y prennent des décisions tactiques, faisant échos à des sujets de stratégie d’entreprise, aux métiers de la finance et de la gestion des risques.

Sophie Dagnaud, responsable de la marque employeur à PwC France, a indiqué que ce dispositif a été mis en place pour « surprendre les candidats et éveiller leur curiosité, comme une sorte de teasing de ce qu’ils vont trouver en intégrant l’entreprise. Nous les invitons à explorer un univers qui nous ressemble à travers nos valeurs et nos missions et nous ouvrons une porte vers le futur en faisant appel à l’imaginaire pour qu’ils puissent se projeter ».

C’est à travers ce serious game que PwC souhaite affirmer sa culture de l’innovation.

Pour Virginie Groussard, directrice du recrutement chez PwC, Game Changers est la « preuve que la technologie peut être un atout afin d’incarner nos messages avec un discours plus concret et plus authentique. La vocation du jeu est d’amener les talents à postuler au sein de notre entreprise, tout en ayant pris connaissance et mis en avant les qualités dont ils devront faire preuve une fois en poste. Plus que jamais, la technologie est au service de l’humain chez PwC ».

Un outil efficace !?

La plateforme aurait enregistré 4 000 connexions et 1 500 joueurs. 60 % d’entre eux sont des étudiants. Pour promouvoir son serious game, PwC a privilégié les réseaux sociaux : 90 % des joueurs proviennent de LinkedIn et Facebook.

Le choix d’un serious game est une excellente tactique de la part de PwC puisque le gaming est un très bon moyen de cibler les jeunes diplômés, plus aptes à apprécier ce type de contenu. C’est également un très bon moyen pour la multinationale de faire parler d’elle et de recueillir de nombreuses candidatures en vue de dénicher de nouveaux talents.

Pourquoi recruter par le jeu ?

Innover, se réinventer, se moderniser, voici les principaux enjeux des entreprises d’aujourd’hui.

Dans un monde de plus en plus digital, il a été nécessaire pour de nombreuses entreprises de s’adapter à ces évolutions, de les intégrer et de les maîtriser.

Cette digitalisation des pratiques n’a pas échappé aux directions RH et a notamment permis à ces dernières de recruter autrement.

Pour attirer des profils atypiques, analyser des comportements spécifiques, la gamification du recrutement s’est fortement développée ces dernières années.

Selon une enquête BPI publiée en mai 2018 , “41% des PME et ETI disent avoir des difficultés de recrutement contre 34% l’année précédente.” A cela s’ajoute la pénurie de certains profils, rendant le recrutement de plus en plus difficile.

En raison de cette “guerre des talents” et de cette difficulté à recruter, les entreprises ont dû innover dans leur manière de recruter et ainsi espérer attirer de nouveaux candidats.

L’appel aux robots

Une longue enquête du Monde montre que les entreprises, dans l’industrie en particulier, accélèrent l’implantation de robots 100% autonomes et que la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie viennent de dépasser la France sur le nombre de robots par employé.

Mais également certaines entreprises font appels à des ChatBots pour recruter.

Recrutement : un robot qui «tchate» avec les candidats

L’intelligence artificielle permet de donner aux candidats un premier niveau d’informations, et d’en recueillir en retour, grâce à un robot dit conversationnel. Comment ça marche un chatbot ? Le robot parlant, enfin écrivant, est développé pour comprendre les questions simples et y répondre dans la seconde. Il rebondit aussi sur les propos du candidat pour mieux l’aiguiller. Il ne peut pourtant pas tout, et passe alors le relais aux « humains » dès que c’est nécessaire. Explications par Alban Salini co-fondateur de Kick My Bot, créateur de chatbots intelligents. ​

Comment un robot qui discute peut-il faciliter la vie des candidats et des recruteurs ?

Nous avons développé une technologie intégrée aux plateformes de messagerie telles que Facebook Messenger par exemple. Sur la thématique RH, le chatbot développé a pour objectif de proposer des offres d’emploi dans le domaine et la zone géographique souhaités par le candidat. Une fois que l’offre proposée matche avec le souhait du candidat, celui-ci peut directement postuler depuis Messenger et en savoir plus sur la nature de la mission. Nous offrons aux utilisateurs la possibilité de candidater depuis le site internet ou via le chatbot en déposant son CV en un clic.
Point fort de la solution, le chatbot grâce à sa brique conversationnelle est capable de travailler sur la pré-sélection de candidats mais également de répondre aux questions concernant l’entreprise.

Est-ce que l’on sait que l’on est en train de parler à un robot ?

Nous recommandons bien évidemment de jouer la transparence. Le robot se présente d’ailleurs à son interlocuteur dès le premier message. Cela renforce l’aspect ludique et décontracté de la conversation. Annoncer sa zone d’action, comme proposer des offres ou fournir des renseignements, permet d’éviter les malentendus.

Et l’humain dans tout ça ?

Le robot est utile pour un premier niveau d’interactions. Il doit aussi pouvoir identifier les questions auxquelles il n’a pas de réponse et enclencher une mise en relation directe avec un interlocuteur humain qui se concentrera uniquement sur les tâches à forte valeur ajoutée.

Le chatbot de Job Search
Chatbot de Job Search

 

Le chatbot de Job Search
Chatbot de Job Search – écran 2

 

Restons optimistes en disant que ces nouvelles méthodes créeront du travail pour les Game Designers et autres développeurs de code informatique !

Sources :

 

Pourquoi 5euros.com change d’identité et ne propose plus de microservices ?

5euros, une plateforme depuis 2013

5euros est une aventure qui a commencé il y a déjà plus de 10 ans avec une conception et une première version sortie en 2013.

Dès sa sortie, cette plateforme avait un but : rendre le freelancing simple et accessible en proposant aux visiteurs d’acheter des services comme ils achèteraient des produits.

Côté vendeurs, ils ont toujours voulu rémunérer les freelances à leur juste valeur et pensent avoir réussi : 1 € quel que soit le montant de la commande avec ComeUp Plus.

Pourquoi changer de nom ?

5euros change de nom pour devenir ComeUp. Ils ne sont pas rachetés, ils ne lèvent pas de fonds, et continuent « à être maîtres à 100 % du projet » mais nous devons évoluer en termes d’image et surtout pour partir à l’international.

Selon un communiqué cette nouvelle identité, plus forte renverra une image plus positive de la plateforme et des vendeurs qui y proposent des prestations. C’est une façon de se détacher de cette image que pouvait renvoyer le nom “ 5euros ”.

Les utilisateurs de la plateforme le savent, nous sommes bien loin d’un modèle à “ tout à 5 € ”. Il n’y a jamais eu que des prestations à 5 € grâce au système d’options comme le traduit le panier moyen qui a toujours été bien au-dessus de 5 €, et qui ne cesse d’augmenter pour atteindre 55 € aujourd’hui. Nous sommes une véritable référence sur le marché des plateformes des freelances, il nous fallait donc un nom qui reflète cette position.

“Come up” signifie littéralement “s’élever / sortir / germer”. Et cela correspondrait bien aux valeurs de cette entreprise qui a vocation à aider les freelances et les porteurs de projets à se développer, à donner une nouvelle dimension à leur activité.

C’est un nom facile à mémoriser et simple à prononcer outre-Atlantique. Nous sommes sûrs qu’il s’imposera encore plus fortement comme une référence sur le marché des plateformes de freelances.

Fini les microservices ?

Si ce changement de nom est une bonne chose, il en reste que le nom de domaine 5euros.com restera dans les mémoires et associé à la notion de microservice. Ce qui parraissait péjoratif pour les télétravailleuses et télétravailleurs indépendants.

D’ailleurs il est précisé sur le site :

Ainsi, le terme « microservice » ne sera plus utilisé, nous parlerons désormais, tout simplement, de services. Ce seront les seuls changements visibles pour les internautes.

En effet, l’infrastructure et le fonctionnement du site restent les mêmes. Pas besoin de recréer un compte, les utilisateurs de 5euros n’auront qu’à utiliser leurs identifiants de connexion pour se connecter à ComeUp. Factures, informations personnelles, commandes, conversations : tout sera disponible à l’identique sur ComeUp.

5euros.com, un clone de Fiverr ?

Voir la fiche relative à cette plateforme que nous avions référencé cette plateforme dans les sites permettant de trouver du télétravail.

Pour nous et pour d’autres, ce site reprenait le concept du célèbre Fiverr qui avait lancé une version française sur alors que la quasi totalité des indépendants et des freelances était fragilisée par la crise de la Covid, Fiverr, la très populaire plateforme israélo-américaine de connexion entre entreprises et indépendants, s’était lancé en France le 28 avril prochain. En exclusivité pour Forbes France, Peggy de Lange, en charge du développement international de Fiverr expliquait les raisons de ce choix.

Certains dénoncent la Gig economy, synonyme d’une « low-costisation » des services ?

Peggy de Lange : En proposant de nouvelles manières de travailler et de créer, Fiverr ne brade pas le savoir-faire des indépendants mais connecte des entreprises de toutes tailles avec des professionnels hautement qualifiés, pour des missions aussi diverses que la conception graphique, le marketing digital, la programmation, la vidéo ou encore l’animation.Ce qui fait la différence avec les autres plateformes est notre statut « pro » pour les personnes très qualifiées.
Le spectre de compétence de ces derniers est large, avec plus de 300 catégories accessibles sur la plateforme, réunis en 8 grands groupes de métiers. En 2019, plus de 2,4 millions de clients ont acheté une large gamme de services à des indépendants travaillant dans plus de 160 pays. Aujourd’hui plus que jamais, le modèle de Fiverr a une place à part entière dans l’écosystème des entreprises.

Comment évaluez-vous le marché français ?

Peggy de Lange : Le lancement de Fiverr France ne doit rien au hasard : quand bien même 70% du chiffre d’affaires est aujourd’hui généré par des pays anglo-saxons, la demande pour de talents ponctuels, en ligne et avec une grande flexibilité est une tendance de fond à l’échelle mondiale.
Fiverr France est un site Français, et non une simple traduction, qui a nécessité 5 mois de développement par une centaine de développeurs.
Avec la version française de Fiverr, nous allons pouvoir nous développer de façon beaucoup plus dynamique sur ce marché très prometteur avec une croissance à deux chiffres. En France, Fiverr a enregistré 50% d’achats et 77% de ventes supplémentaires sur la plateforme (Q1 2020 versus Q1 2019). Pour Fiverr, investir un marché comme la France est donc une réelle opportunité et un levier de croissance nécessaire pour les années à venir. De façon simultanée, Fiverr lancera également la version espagnole de son site. Ces deux lancements marquent le début d’une expansion internationale à long terme.

La Gig-Économie et les algorithmes de sélection

Des télétravailleurs pensent qu’ils perdent des revenus à cause de décisions algorithmiques et qu’ils ne peuvent pas riposter.

Après avoir expérimenté la plupart des plates-formes de marché indépendantes, Lars, basé à Stockholm, qui est écrivain et traducteur, s’est installé sur Fiverr en septembre 2021. En moins de six mois, il réalisait un bénéfice mensuel compris entre 5 000 et 6 000 dollars après que la plate-forme ait pris sa part. . Même s’il travaillait à plein temps pour répondre aux demandes de ses clients, il était satisfait de la façon dont les choses avançaient.

Puis en octobre, toutes les promotions de concerts de Lars ont été désactivées, ce qui signifie qu’il ne pouvait pas payer la plateforme pour promouvoir son profil, et ses revenus ont pris un énorme coup. « J’étais toujours en haut de la première page de recherche de Fiverr avant, puis en un clin d’œil, tous mes concerts étaient au bas de la toute dernière page », explique Lars, qui, comme tous les autres travailleurs de concert dans cette histoire, a parlé à WIRED sous condition d’anonymat pour éviter des représailles. « Je n’ai pas de mauvaises critiques publiques, mais on m’a dit que j’avais été déclassé en raison de ‘problèmes de qualité' ». Ses revenus mensuels ont chuté de 1 000 à 2 000 dollars.

Il dit que lorsqu’il a contacté Fiverr pour obtenir de l’aide, ils l’ont peu rassuré. On lui a dit de ne pas s’inquiéter, car les classements changent tout le temps. « Mais c’est un mensonge—ils ne font que m’éclairer et me dire que ce n’est pas vrai », dit-il. « Ils n’ont pas pu fournir plus de détails sur la raison pour laquelle ils l’ont désactivé. »

Comme beaucoup d’autres travailleurs de l’économie des concerts, Lars est piégé dans un cauchemar kafkaïen, à la merci d’avis d’utilisateurs en constante évolution, de mesures de performances et d’algorithmes opaques. Bien que ce phénomène d’insécurité de la réputation ne soit pas nouveau, il exacerbe un environnement économique déjà difficile pour la main-d’œuvre en expansion de l’économie des concerts. Les travailleurs de toutes sortes se tournent vers des bousculades secondaires pour faire face à des niveaux élevés d’inflation. Selon la société de technologie logicielle Qualtrics,  38% des travailleurs américains ont cherché un deuxième emploi, tandis que 14% envisagent de le faire, les parents étant particulièrement susceptibles de chercher à combler les lacunes. C’est la même histoire en Europe : 34 % des travailleurs basés au Royaume-Uni ont un deuxième emploi, tandis que 15 % sont déterminés à en obtenir un pour joindre les deux bouts.

Une  étude menée dans des villes telles que Londres, New York, San Francisco, Los Angeles et Manille par des chercheurs de l’Université de Bristol et de l’Université d’Oxford a révélé que la majorité des travailleurs de la Gig économie se sentent menacés par les processus de rétroaction. Et les entreprises technologiques ne font qu’aggraver le problème, laissant les télétravailleurs inquiets pour leurs revenus futurs et encore plus exposés financièrement au milieu de la crise du coût de la vie.

Voir cet article sur Wired

GIG ECONOMY

La gig economy signifie, littéralement, l’économie des petits boulots.

Le terme, très populaire aux Etats-Unis, désigne principalement les plateformes collaboratives comme Uber ou Deliveroo qui n’emploient pas des salariés mais travaillent avec des micro-entrepreneurs (anciennement auto-entrepreneurs, qui exercent une entreprise individuelle sous le régime fiscal de la micro-entreprise.)

La gig economy incarne un nouveau modèle en plein essor. Au Royaume-Uni, elle représente cinq millions d’emplois, concentrés dans les secteurs de la livraison de nourriture ou la conduite de taxi. Ces emplois temporaires à la tâche et flexibles coûtent peu cher.

Cependant, les travailleurs-indépendants ne bénéficient d’aucune protection sociale et dénoncent tour à tour leurs conditions de travail. Dans le cas d’Uber, leader des plateformes de réservation, les chauffeurs de VTC (véhicules de transports avec chauffeurs) réclament une meilleure rémunération à la course, une baisse de la commission d’Uber et de meilleures conditions de travail. Face à la fronde, les législations pourraient bientôt changer.

A lire

 

France : de moins en moins d’offres d’emploi en télétravail

La part des emplois proposant de télétravailler est en chute libre. Le signe que les employeurs français sont moins flexibles qu’il y a quelques mois.

Le télétravail s’était développé depuis la Covid

Selon les derniers chiffres publiés par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, 4 070 accords d’entreprise ont été signés sur ce sujet, contre 309 en 2017.

4 070 accords d’entreprise portant sur le télétravail ont été signés en 2021, soit 10 fois plus qu’en 2017. Le déploiement du télétravail suscité par la crise entraîne
une diffusion de ce mode de travail à de nouveaux profils d’entreprise, comme les petites structures. Celles ayant des habitudes de négociation ancrées sont néanmoins largement majoritaires.

Accords et avenants signés sur le télétravail depuis 2017

Le contenu des accords est également marqué par la crise : plus de la moitié est à durée d’application déterminée; une même proportion traite de télétravail exceptionnel.

Le télétravail régulier avec une formule de deux jours par semaine domine.
La mise à disposition d’équipements, comme un ordinateur portable, est traitée par 8 accords sur 10 et l’indemnisation des frais imputables au télétravail par moins de la moitié.

Les rappels au droit à la déconnexion et aux obligations de santé et sécurité vis-à-vis des salariés sont fréquents mais peu d’accords mettent en place des dispositifs de prévention spécifiques au télétravail.

Le marché du télétravail salarié baisse

Pendant les premiers mois de la pandémie de Covid-19, le groupe de presse qui emploie Mathilde* a fermé ses bureaux. Mais après avoir goûté aux joies de la flexibilité, cette chargée RH et ses collègues ont dû se faire une raison. La direction refusant de renégocier les accords de télétravail déjà existants, ce serait une journée à domicile par semaine, pas plus. “Cela n’est pas passé du tout, se désespère-t-elle. On a connu une vague de démissions sans précédent. Nous sommes dans un groupe familial vieillissant, qui ne saisit absolument pas les enjeux derrière le télétravail.”

Les employeurs français seraient-ils revenus à leurs vieilles habitudes ?

Les chiffres exclusifs publiés aujourd’hui par LinkedIn montrent un net recul des emplois offrant la possibilité de télétravailler.

En avril dernier, 9,8% des offres d’emploi publiées sur le réseau évoquaient la possibilité de faire du télétravail. Mais cette part n’a fait que diminuer depuis. Ainsi, en octobre, seulement 6% des annonces étaient concernées. Preuve que le travail à distance est de moins en moins ancré dans les habitudes des employeurs français.

Evolution de la part d'offres d'emploi proposant du télétravail

“C’est quand le télétravail est réellement, officiellement, instauré dans l’entreprise que cela se voit sur les offres d’emploi »

explique Yann-Maël LARHER Ph.D, avocat spécialiste du numérique. Les recruteurs savent que cela attire les candidats, mais ne le précisent que s’ils sont certains de pouvoir se montrer réellement flexibles une fois le candidat embauché.”

Les managers seuls à décider

Pour mieux comprendre cette tendance, LinkedIn Actualités a lancé un appel aux professionnels des ressources humaines. Nous avons reçu plus d’une centaine de réponses. Il en ressort que des accords collectifs prévoyant deux ou trois jours de télétravail par semaine ont été signés chez bon nombre d’employeurs. Les exemples sont nombreux dans les grands groupes, les entreprises de la technologie, ainsi que dans les organisations publiques. Voici des témoignages chez Auchan, Suez, dans une startup, au Conseil département des Hauts-de-Seine, ou encore à la CPAM. Une organisation hybride, entre domicile et bureau, que semblent apprécier les membres de LinkedIn qui ont partagé leur expérience. Cela confirme cette étude de la Dares publiée mercredi dernier, qui démontre que le nombre d’accords d’entreprises concernant le télétravail a été multiplié par 10 entre 2017 et 2021.

Mais beaucoup de témoignages, reçus notamment par message privé, dénoncent un rétropédalage des employeurs sur la question du télétravail depuis quelques mois. Pour ces professionnels, la possibilité de télétravailler n’est pas du tout garantie. “Les services, et donc les managers, sont désormais les seuls à décider d’accorder tout ou partie des trois jours de télétravail hebdomadaires permis à l’échelle de l’entreprise”, confie le responsable paie d’un centre de lutte contre le cancer. Virginie Phulpin, chargée de projet dans la santé, explique dans un commentaire que c’est son supérieur qui est libre d’accepter ou non une journée à distance par semaine. En privé, une responsable de comptes dans un groupe d’édition professionnelle raconte être passée de trois  à deux jours de télétravail hebdomadaires, “pour des raisons de contrôle, à cause de l’inactivité de certains collaborateurs”.

Des rappels des dirigeants

Du côté des cabinets de conseil et de recrutement, qui travaillent avec de multiples entreprises, c’est le même constat. Alors que les candidats repérés par Hugues Prieur, directeur d’un cabinet RH dans le Loiret, demandent systématiquement s’il est possible de faire du distanciel, les employeurs avec qui il traite répondent souvent par la négativePour Audrey Carpentier, consultante RH indépendante en Normandie qui collabore notamment avec des PME, “dans les différentes entreprises que j’ai suivies, il est resté en moyenne une journée de télétravail par semaine, rarement deux”. Quant à Carole, directrice administrative dans une entreprise de services du numérique, elle constate que “le télétravail recule chez nos clients, demandant une présence plus prononcée”.

Pour beaucoup d’employeurs cités par nos membres, télétravail rime encore avec désengagement, voire inactivité. “Les salariés qui ont des velléités de télétravail intensif et de “full remote” ne sont pas bien vus chez nous car jugés peu disposés au travail d’équipe”, témoigne un responsable RH chez un fabricant de pulvérisateurs de peinture. Les dirigeants ont donc à cœur de remettre leurs troupes dans le droit chemin. “Notre PDG a poussé pour un retour au bureau du lundi au vendredi, raconte une responsable RH d’un géant mondial de la bière. Le message officiel est que dans notre culture et nos valeurs, nous travaillons mieux quand nous sommes ensemble.” Dans un groupe bien connu de construction, les réunions démarrent systématiquement par un rappel des dirigeants. “On nous répète que le présentiel permet plus d’échanges et que le télétravail doit rester une exception”, relate une salariée, qui n’ose pas demander plus d’un jour par semaine à distance.

La France à la traîne

Une réticence à lâcher la bride aux salariés, particulièrement marquée dans l’Hexagone. Avec ses 6% d’offres d’emploi proposant de télétravailler, la France se situe en 9e position sur les 12 pays étudiés dans notre étude. Loin derrière l’Espagne (18,4% des offres) ou l’Allemagne (9,4%). En revanche, tous les pays suivent peu ou prou la même courbe, avec un pic du télétravail au printemps 2022 puis une redescente. Un phénomène décrypté par l’entrepreneur Cyril de Sousa Cardoso, joint par LinkedIn Actualités. “En plein confinement, l’idée que le monde de demain pourrait être 100% en télétravail a émergé très rapidement, analyse-t-il. Mais la réalité opérationnelle a montré que l’interaction en face-à-face était nécessaire à la performance collective et à l’épanouissement professionnel. Ce qui se passe actuellement n’est pas un recul du télétravail, mais plutôt l’atteinte d’un point d’équilibre pour un travail hybride de bon sens qui contente les salariés, mais aussi les entreprises et les managers.”

Reste à savoir si, après la crise sanitaire, d’autres événements viendront bouleverser les certitudes des employeurs français. “En cette période trouble non plus sanitaire, mais économique, reculer serait un contresens”, anticipe Cendrine Maillard, directrice du développement RH chez Système U. D’ailleurs, le télétravail des agents de la fonction publique est l’un des piliers du plan de sobriété énergétique du gouvernement, présenté le 6 octobre dernier. L’idée? Demander aux agents de rester chez eux afin de réduire les coûts de chauffage des bâtiments et la consommation de carburant. Un bénéfice à la fois économique et écologique, à l’heure où les Etats cherchent des solutions pour réduire leur empreinte carbone.

Les critères d’éligibilité

Les critères d’éligibilité à l’exercice du télétravail font partie des rubriques systématiquement présentes dans les accords. Ils peuvent être à caractère technique, liés à la nature du poste ou au contrat de travail.

Les conditions techniques ou liées au poste occupé sont similaires d’un accord à l’autre. Il est demandé au salarié de disposer d’un espace calme et isolé sur son lieu de télétravail ; les installations électriques doivent être aux normes et le débit internet suffisant. La compatibilité entre le poste occupé et le télétravail porte essentiellement sur le fait que tout ou partie du travail soit réalisé à partir de supports informatiques et sur la capacité d’autonomie dont dispose le salarié dans la réalisation de ses tâches. Une compatibilité avec le travail en équipe peut également être requise.

Les critères se rapportant aux caractéristiques du contrat de travail varient davantage suivant les accords de télétravail. L’ancienneté dans l’entreprise est un critère récurrent. Elle peut aller de « pas de conditions d’ancienneté » à un minimum de 24 mois. Le seuil est en moyenne de 3 mois. La spécifica- tion de la quotité (temps plein ou temps partiel) est souvent abordée, avec certains accords réservant le télétravail aux seuls salariés à temps plein et d’autres l’accordant aussi bien aux temps pleins qu’aux temps partiels. Lorsque le télétravail est accessible aux salariés à temps partiel, il est cependant associé à un minimum de quotité de travail (généralement 80 % ou plus) et à des règles de proratisation du nombre de journées télétravaillables. Des spécifications sur le type de contrat apparaissent également, distinguant durée indéterminée (CDI) et durée déterminée. La plupart des accords rendent le télétravail accessible aux seules personnes en CDI.

Des divergences dans la prise en charge des frais liés

La mise à disposition d’équipements est traitée dans 81 % des textes de l’échantillon. Il s’agit principalement pour les entreprises de fournir un ordinateur portable aux salariés. Toutefois, une vingtaine d’accords étendent la palette des équipements avec, par exemple, un second écran, une sou- ris et un clavier d’ordinateur, tandis que d’autres prévoient la mise à disposition de mobilier de bureau. Les accords abordant l’octroi d’équipements supplémentaires sont en majorité associés à des formules de télétravail de 3 jours ou plus par semaine.

La prise en charge des frais liés à l’exercice du télétravail est, quant à elle, assez hétérogène. La possibilité de déroger aux stipulations de l’accord national interprofessionnel du 26 novembre 20204 par accord d’entreprise permet une multi- plicité de situations. Un peu moins de la moitié des accords et avenants de l’échantillon (soit 71) prévoient une indemnisation des frais occasionnés par le télétravail. Il s’agit le plus souvent des indemnisations journalières de 2,50 euros ou mensuelles de 10 euros. Les montants peuvent cependant sensiblement varier : la fourchette d’indemnisation mensuelle est comprise entre 8 et 80 euros. Parmi les accords ne prévoyant pas de prise en charge, certains justifient cette position en rappelant que le télétravail est un choix du salarié.

Quelle corrélation avec l’absentéisme ?

  • Télétravail : Recul de 4 points entre avril et octobre 2022.
  • De façon concomitante, l’absentéisme a progressé de 4 points également en 2022, selon Malakoff Humanis.

Est-ce une coïncidence ?

Avec un nombre de salariés arrêtés supérieur à 40% chaque année depuis 2016 , l’absentéisme maladie reste l’un des problèmes majeurs de l’entreprise moderne. Surreprésentation des jeunes, des femmes, des managers, hausse des arrêts pour motif psychologique, augmentation des coupures longues et multiples font partie des autres enseignements saillants du Baromètre Absentéisme 2022 de Malakoff Humanis sorti ce 8 septembre.

Comment expliquer ces résultats ? Sont-ils révélateurs des nouvelles attentes des collaborateurs et d’une transformation profonde du monde du travail ? Quelles solutions envisager pour réduire l’absentéisme professionnel ?
Anne-Sophie Godon-Rensonnet, Directrice des services chez Malakoff Humanis et Adrien Chignard, psychologue du travail et fondateur du cabinet de conseil « Sens & Cohérence » nous livrent leurs analyses au cours d’une interview croisée conjuguant mises en garde et solutions.

« Les phénomènes de désengagement ou de « quiet quitting » ne sont que la réponse de salariés à certaines entreprises qui ont trop valorisé l’affectif au détriment du contractuel et les émotions au détriment des rétributions. »

La pandémie a exacerbé 2 éléments d’explication

  • les difficultés de prise en charge du service public français dédié à la santé mentale ;
  • une culture de la prévention insuffisante même si les entreprises misent de plus en plus sur cet élément afin de tirer leur épingle du jeu en matière de recrutement et d’accroissement de la performance. La seule vocation d’une entreprise est de produire de la valeur. Pour y parvenir, il faut des salariés présents et en bonne santé.

4 grandes actions semblent indispensables

  • mener une analyse fine des données de l’absentéisme. Aujourd’hui, seule 1 entreprise sur 2, en moyenne, s’y attelle ;
  • établir un diagnostic approfondi via le rapprochement de ces datas avec d’autres ou l’interrogation des salariés ;
  • mettre en place un plan d’actions adapté à chaque motif d’absentéisme afin de s’occuper des salariés déjà en arrêt maladie et d’éviter que d’autres ne le soient ;
  • accompagner les managers et les former afin de les aider à faire face aux nouvelles exigences de leur fonction.

Témoignages

Benoît G – Copywriter & Webmarketeur

Cette “tendance” à la reculade du télétravail de la part de certains employeurs en France est très inquiétante.

Et pas seulement pour cause de “changement climatique” et d’absolue nécessité de réduire les déplacements très souvent “à pétrole” (ce qui devrait déjà primer !).

Les arguments avancés sur une prétendue inactivité et un désengagement de collaborateurs en télétravail sont un très mauvais signal de confiance envoyés aux salariés de ces entreprises.

Infantilisant au possible et à mettre direct à la poubelle.

Olivier N – Communicant et formateur

Il est très peu aisé de travailler à la maison régulièrement.

Le besoin de changer de lieu préserve l’équilibre mental.

On voit combien les streamers ont besoin de se retrouver car, solitaires devant Twitch avec une communauté virtuelle, on peut vite manquer de contacts réels.

La vie sur site comporte aussi des aléas, des risques de disputes mais, en étant au même endroit, au même moment, on peut corriger en temps réel une démarche et un propos.

Jean-Christophe R – Recruteur

Télétravail, c’est assez clivant comme sujet, je pense qu’il faut avoir vécu les 2 cotés (employeur et employé) pour avoir une vision d’ensemble. Au delà du « tous fainéants » et « c’est du flicage ».

Lorsque vous faites un chèque enfin de mois pour des salaires et que certains font encore plus semblant que ce qu’il le faisait au bureau, ça doit tendre un peu et donner envie de revenir en arrière.

Parallèlement, les personnes qui bossent mieux et produisent plus en améliorant leur qualité de vie, ont du mal à comprendre un rétropédalage
Sensible comme sujet 😊

Sébastien P –

C’était prévisible. Malheureusement les dirigeants et managers d’entreprises principalement de « culture » franco-francaise sont loin d’être prêts à franchir définitivement le pas, si une situation externe ne les y contraint pas comme en période de Covid.

Malgré les études et l’expérimentation forcée d’il y a quelques mois montrant que la performance est au RDV lorsque la fonction du salarié et les moyens technologiques le permettent, en France la confiance des décideurs envers les équipes manque cruellement. Sans parler du rôle et de l’utilité de nombreux N+1 qui seraient à revoir si leurs équipes étaient à distance, restent aussi prédominantes les mentalités, un peu clichées mais malheureusement trop souvent réelles, du type « il n’y a que sur place que le travail est fait », « un N+1 doit fliquer son équipe », « en tant que manager je dois me montrer et faire acte de présence auprès de la direction »…

Le télétravail n’est pas nouveau. De nombreuses sociétés (principalement de grands groupes) ont compris ce qu’elles pouvaient y gagner et l’ont adopté depuis longtemps. Il est dommage pour les autres qu’elles n’aient pas la maturité pour progresser. Le télétravail n’est finalement qu’un des freins à la productivité parmis d’autres.

Marc P. – Formateur

Triste de lire que, pour certains managers, télétravail rime encore avec « glandouille »… Comme si la présence dans les locaux assurait une plus grande productivité !

Enlevez les discussions à n’en plus finir devant la machine à café, la pause-déjeuner qui s’éternise et les pauses cigarette(s) pour les fumeurs, et vous obtiendrez un temps de travail effectif parfois bien inférieur à celui réalisé au domicile 😉.

Avoir confiance en son équipe est un des gages de la réussite collective.

Rappelons néanmoins que cela n’empêche pas le contrôle et le suivi, dans l’intérêt de tous.

Julien V – Développeur JavaScript

Dans les métiers de l’IT et en particulier de la programmation, l’atteinte du maximum de productivité et de qualité requiert une concentration maximale et ininterrompue (que l’on pourrait presque assimilier à un état de « transe ») qui est beaucoup moins facilement atteignable en présentiel.

Les managers & employeurs qui n’ont pas compris cela vont se priver des meilleurs talents. Tant pis pour eux, la sélection naturelle fera son oeuvre…

Sans même parler des discriminations que cela provoque en terme d’accès à l’emploi entre ceux qui habitent en campagne ou dans des « villes moyennes » et ceux qui habitent dans les « grande villes » (38% de la population) , allant à l’encontre même des fondements de la république et du code du travail.

Nathalie H – Coach d’équipe et conférencière

On laisse le choix au manager de valider ou pas les jours de télétravail. Mais on ne lui donne pas les outils et connaissance pour assurer l’engagement des collaborateur et et la dynamique collective dans ce cadre. En effet, cela demande des actions et une préparation différentes de celles pour gérer des équipes 100% en présentiel.

A distance ne veut pas dire distant! Et, peut être que le besoin des managers et collaborateurs n’est pas d’être plus en mode présentiel mais d’avoir plus de relations HUMAINES.

D’ailleurs, on constate que ce n’est pas car on revient sur site que l’engagement est plus fort. Il est même remplacé par la peur de demander un jour supplémentaire de télétravail et par la frustration de devoir ENCORE compromettre la vie personnelle pour satisfaire une exigence NON FONDEE de la partie Professionnelle.

Si au niveau des dirigeants et CEO on prenait conscience du besoin d’accompagner les managers avec des formations, du coaching, et le budget correspondant pour développer la dynamique collaborative à distance, les résultats pour leur business pourraient les surprendre.

Alexandra H – Assistante polyvalente et « couteau Suisse »

Effectivement, les managers manquant souvent de formation (d’ailleurs, évoque t-on seulement le télétravail dans les écoles qui les forment ?) et d’accompagnement. On part souvent du principe qu’ils ont la science infuse en matière de gestion d’équipe mais le monde évolue et ils peuvent être pris au dépourvu aussi et ne pas savoir par quel bout prendre certaines situations qu’ils n’avaient jamais rencontrées auparavant.

L’engagement collaborateur(trice)s repose sur plusieurs éléments et pas un seul (chaque personne ayant des objectifs et besoins différents). Certain(e)s salarié(e)s en effet n’osent plus demander de télétravail (comme si c’était redevenu un truc de geek que seules les start-up pratiquent 😂). Le problème c’est que moins on le demandera, moins on en fera et plus on retournera vers le 100% présentiel.

Enfin, beaucoup de dirigeant(e)s, mais aussi de salarié(e)s, jugent l’intérêt du télétravail à l’aune d’une situation qui n’était ni maîtrisée, ni même préparée.

C’est sûr que bosser avec un vieil ordi, une connexion internet pourrie, sur la table de sa cuisine, avec des enfants qui jouent à proximité, ça ne met pas dans de bonnes conditions.

Un cheval de Troie du libéralisme dans les foyers ?

Didier Gladieu partage son analyse :

Certains, ici, ont bien compris le profit qu’ils pouvaient en tirer et proposent formations, coaching, conseils et prêt à déployer aux entreprises. Il a de nombreux apôtres et ses évêques. Quelques rares déviants osent trouver des inconvénients, des risques, des dangers. J’en suis. Vous l’aurez deviné, il s’agit du télétravail.

Le sujet est hyper médiatique, comme le prouve l’interview de Julia de Funès par le Huffington Post. La philosophe, présentée comme « spécialiste du monde du travail », y affirme qu’ « avec le télétravail, le travail a perdu son hégémonie ». J’attends avec gourmandise sa démonstration car, une fois n’est pas coutume, je ne partage pas son opinion. Pourquoi ?

Regard dans le rétro : techno et forfait jour

Le télétravail était pratiqué avant que le législateur s’en soucie, par la diffusion des ordinateurs personnels, le phénomène gagnant en ampleur avec les outils de communication portables (pc, tablettes, smartphones).

En effet, sous la pression du management par objectifs et de l’individualisation des rapports salariaux, déclinaisons opérationnelle et gestionnaire de la « corporate gouvernance », d’abord les cadres (encadrants ou pas), puis plus largement dans l’échelle hiérarchique, des salariés, de plus en plus nombreux, ont emporté du travail chez eux en plus de leur journée au bureau, au labo, … le soir, le week-end, en vacances et même en arrêt maladie. L’aspect purement technologique était facilité pour les cadres par une dimension juridique : le forfait annuel en jours.

Ce dernier, apparu début 2000 était vendu comme devant faciliter la vie des cadres, reconnaître leur autonomie (le plus souvent illusoire compte tenu des processus de travail, de son intensification) leur responsabilité individuelle (dans les cadre de la subordination et sans transfert de pourvoir associé). Le tout au nom de la « liberté » de travailler (mdr). L’objectif, pour les employeurs, était (est) surtout et d’abord de ne plus comptabiliser la masse des heures supplémentaires effectuées par les cadres, donc ne plus les payer (la notion de forfait intégrant les heures sup est un leurre) et de s’exonérer des limites légales et conventionnelles du temps de travail. Il s’est révélé être un outil de servitude accrue. D’autant que, promu par les employeurs, qui veulent l’étendre aux nons cadres -pas fous-, comme les libérant du « carcan » has been des horaires (même variables, même flexibles), il a été intériorisé par les cadres.

Ainsi, quantités d’heures de travail disparaissaient « officiellement », particulièrement celles effectuées au domicile. Travail au noir ? Où ? Quelles preuves ?

Télétravail : objet magique, bataille culturelle

Je passe sur les évolutions de la loi qui a institué le télétravail. Ainsi que sur l’Accord National Interprofessionnel. Depuis, de nombreux accords de groupe, d’entreprise voire d’établissement ont été signés.

Ce faisant, on légalisait des pratiques déjà existantes pour certains bien qu’illégales, on ouvrait à d’autres populations, on aménageait et encadrait.

Mais aussi, on « faisait entrer le loup dans la bergerie », dans un plus grand nombre de foyers.

Le télétravail est une forme d’organisation du travail. A ce titre, il doit être analysé dans le contexte économique et sociale dans lequel il s’insère : hyper compétition entre entreprises, chômage de masse, extension de la précarité, peur du déclassement social.

Dans ce contexte, plus qu’avant, la distinction spatiale, comptable et juridique entre « temps de travail », « lieu de travail » et hors ceux-ci, protège le salarié, le travailleur, de l’emprise de l’emploi. La frontière qui existe entre vie privée et familiale d’avec la vie professionnelle, doit être préservée, la sphère personnelle étanche à la sphère économique.

Le télétravail fait sauter cette frontière.

La prégnance des objectifs et des contraintes professionnelles, renforcée par la culture managériale dominante sinon hégémonique, fait ainsi une entrée légale, officielle dans les foyers. « L’emploi » s’installe dans le salon ou la chambre (combien ont les moyens d’avoir un bureau ?). Le fameux et fumeux « équilibre vie professionnelle/vie privée (familiale, sociale…) est certes affirmé. Sans être jamais sérieusement démontré.

Bien sûr, le télétravail procure quelques avantages individuels non négligeables (essentiellement par la réduction des temps et coûts de transport. Peut-être aussi par l’échappatoire qu’il offre aux mauvaises conditions de travail), et collectifs (moins de pollution due aux transports). Mais je crains que, sur le plan culturel (philosophique ?), par le télétravail, le « travail », et plus précisément « l’emploi », ne fasse que renforcer son empreinte dans la société, dans les foyers et donc son hégémonie.

Mais le pire n’est jamais sûr.

Sources : 

En télétravail, les personnes mangent plus rapidement, moins varié et se socialisent moins

Comment les Français s’alimentent-ils en télétravail ? C’est la question posée dans le cadre d’une étude publiée par le Crédoc le 13 décembre 2022, qui a interrogé au printemps 2022 plus de 600 salariés de l’entreprise Danone sur leurs habitudes alimentaires en télétravail lors de la pause déjeuner.

Difficultés à déconnecter le soir, sentiment d’isolement, manque de reconnaissance… Si le télétravail a révolutionné le quotidien des Français·es depuis la pandémie, force est de constater que cette pratique présente malgré tout quelques inconvénients.

En témoigne une nouvelle étude menée par le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (Crédoc) pour l’Institut Danone. D’après elle, le télétravail aurait eu un impact négatif sur les habitudes alimentaires des Français·es, en encourageant notamment le grignotage et le manque de variété dans les repas.

Relayées par 20 Minutes, ces recherches se sont portées sur un échantillon de 621 salarié·es volontaires de Danone entre la période de mars et mai 2022. Il ressort d’abord que les télétravailleurs mangent majoritairement seuls : 72 % déjeunent en solo contre seulement 12 % des personnes présentes sur leur lieu de travail. Autre fait marquant, l’étude montre que la durée de la pause déjeuner des télétravailleurs est généralement plus courte que la moyenne. Près de 40 % des salariés interrogés affirment ainsi passer moins de 20 minutes à table pendant leur break de midi lorsqu’ils sont chez eux, contre seulement 18 % de leurs collègues sur place.

« Le chocolat est beaucoup plus consommé en télétravail »

Il ressort de cette enquête qu’en télétravail, on déjeune davantage seul (72 % des répondants) que lorsqu’on est au bureau (12 %). La durée de la pause déjeuner est plus courte lorsqu’on travaille depuis chez soi : moins de 20 minutes pour 38 % des salariés interrogés. Alors qu’au bureau, seuls 18 % y consacrent moins de 20 minutes.

« Le repas est simplifié avec pour plus de 40 % des salariés interrogés une diminution des composantes (entrée, plats, fromages, dessert) du repas et de la diversité, pointe Françoise Néant. On relève aussi davantage de grignotages (+8 %), avec notamment le chocolat qui est beaucoup plus consommé en télétravail (+22 %). »

Il faut préciser que les personnes interrogées bénéficient en l’occurrence d’une offre de restauration collective sur leur lieu de travail, même si elles peuvent aussi déjeuner à l’extérieur.

 

Ces cafés qui en ont ras-le-bol des clients qui sont en télétravail !

En poussant la porte du Kabane, un café rue Faidherbe, dans le XIe arrondissement de Paris, impossible de passer à côté.

C’est écrit noir sur blanc sur une affichette collée à la porte : « Pas d’ordinateur. »

Pourtant, le lieu serait parfait pour télétravailler, avec sa verrière lumineuse et agrémentée d’une multitude de plantes, où l’on peut profiter, un peu à l’écart, de cafés de qualité sélectionnés avec soin.

Une ambiance cosy, le calme de l’arrière-cour, France Gall en fond sonore…

Pour ceux à qui le premier avertissement aurait échappé, en voilà un autre : « No computer, coffee is watching you » ( « Pas d’ordinateur, le café vous surveille »), peut-on lire sur un tableau noir.

source

Sobriété énergétique : on se croirait aux sports d’hiver…

Depuis le 6 octobre et le nouveau plan dévoilé par le gouvernement, l’heure est à la sobriété !

Parmi les trente mesures qui y figurent, on retrouve par exemple l’encouragement au covoiturage, au télétravail, mais aussi l’incitation à réduire à 19 °C max la température de chauffe dans les bureaux.

Fini le chauffage à fond et les fenêtres grandes ouvertes, on est allé tâter la température du côté de nos lecteurs pour connaître leur avis et leurs meilleurs trucs pour affronter l’hiver au bureau.

« J’ai très froid malgré mes pulls, mes chaussures fourrées, mes mitaines… »

Comme Isabelle, nos lecteurs se plaignent d’avoir froid sur leur lieu de travail, notamment depuis l’abaissement de la température à 19 °C.

« Le chauffage est mis en marche à l’embauche, explique Denis. On a froid jusqu’à ce que la température atteigne 19 °C et une fois cette température atteinte, on n’a pas le sentiment d’être réchauffés quand on fait un travail statique et sédentaire. »

Charlotte aussi, qui reste assise toute la journée devant son ordinateur, se gèle au bureau, même avec ses sous-vêtements thermiques, son pull et ses chaussettes en laine.

« Je suis en open space avec une grande hauteur sous plafond et, vraiment, à 19 °C ça caille ! Tout le monde a sa petite doudoune sur le dos à la cafète, on se croirait aux sports d’hiver. »

Ludovic s’inquiète de l’arrivée de l’hiver :

« Si on a un gros pic de froid, je ne sais pas ce que ça va donner. »

D’autres n’ont pas eu à attendre l’hiver pour voir les conséquences néfastes arriver sur leur santé.

« J’ai déjà eu deux arrêts de travail pour bronchite et angine, alors que je ne suis jamais malade…, confie Isabelle.

Je suis constamment fatiguée et j’ai des difficultés à me concentrer et même à réaliser des tâches simples, surtout en fin de journée. Je fais plus facilement des erreurs qu’avant. »

Charlotte enfonce le clou :

« Depuis dix jours, il y a déjà eu trois arrêts maladie dans mon équipe pour des gros coups de froid ».

Heureusement, il y a le télétravail.

« Je fais davantage de télétravail car même en étant à 19 °C dans mon petit appart parisien, le ressenti est bien plus confortable que dans mon open space », avoue Charlotte.

Pour Julia aussi, travailler chez elle est bien plus bénéfique.

« Je prends deux jours de télétravail au lieu d’un par semaine, concède-t-elle. Chez moi, je me chauffe au bois, alors pas de consommation excessive d’électricité et je peux travailler sans plaid ou sans boire un thé toutes les heures… »

Mais comme dit le proverbe : à chaque problème sa solution. Plaids, chaufferettes, boissons chaudes…

Nos lecteurs rivalisent d’idées quand il s’agit de se réchauffer.

« Je laisse toujours un pull et un chèche au bureau. Je rajoute une couche quand il faut, et je me réchauffe les mains sur une tasse de café ou de thé »,

révèle Simon. Meline, en plus d’un plaid et d’une tasse de thé, opte pour une écharpe.

Muriel aussi s’est acheté « une veste chaude sur Vinted » qu’elle compte laisser au bureau « pour les jours où le froid se fera vraiment ressentir ».

Pierre, lui, ne s’embête pas, avec sa « chaufferette électrique pour avoir 22 °C ».

Et pour les plus courageux, Murielle dévoile son astuce :

« Quand j’ai trop froid, je sors, je marche, je fais le tour du bâtiment à l’extérieur, et quand je rentre j’ai l’impression qu’il fait meilleur ! »

A bon entendeur…

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Règles du télétravail en France : les « conditions » pour bosser à la maison ?

Difficile de l’oublier : la crise sanitaire a confiné une bonne partie des activités, en France et ailleurs. Pour ceux dont le métier le permettait, le télétravail est devenu une habitude, voire même une révélation. 22 % des salariés français ont ainsi télétravaillé chaque semaine de 2021… Côté employeurs ? S’ils étaient seulement 27 % à l’autoriser avant la pandémie, deux ans plus tard, près de la moitié acceptaient cette pratique. Même si le 100 % télétravail est loin d’être une réalité, le nombre de salariés « hybrides » ne cesse d’augmenter. Dans quel cadre, avec quels droits et devoirs ?

En France, comme en Europe, le télétravail est encadré par des textes légaux. Dans les grandes lignes, tout salarié du secteur privé peut, en théorie, bénéficier du télétravail, à partir du moment où il existe un accord collectif (ou une charte) le prévoyant au sein de son entreprise. Cela ne doit donc pas figurer explicitement dans votre contrat de travail. Mais attention… D’une part, votre employeur peut réserver la pratique à certaines catégories de personnel. D’autre part, il peut aussi vous refuser le travail à domicile, mais à condition de motiver sa décision par des éléments objectifs. Par exemple, si vous occupez une fonction non « télétravaillable ». Pas d’accord collectif ni de charte ? Rien ne vous empêche de trouver un accord individuel (simplement formalisé par e-mail) avec votre patron pour profiter du travail à la maison.

Employeur et salarié doivent respecter une série de règles et obligations, encadrées par la réglementation. Pour les entreprises, cela vise entre autres les modalités de contrôle et d’encadrement, histoire d’empêcher, par exemple, les abus de surveillance via les outils de visioconférence.

Votre patron doit également vous informer des plages horaires durant lesquelles vous devez être joignable, ainsi que des restrictions liées aux équipements, outils informatiques, etc. Il doit aussi organiser chaque année votre entretien individuel. Pour ce qui concerne une éventuelle allocation forfaitaire, rien ne l’oblige à en verser une (sauf si c’est prévu dans l’accord collectif). De votre côté, il est important de souligner que vous gardez les mêmes droits et avantages que vos collègues présents au bureau. Les textes légaux apportent aussi des garanties en matière de droit à la déconnexion et de gestion des accidents de travail (survenus à la maison).

Obligatoire pendant une bonne partie de la pandémie, le gouvernement a levé les dispositions spécifiques depuis le 14 mars 2022. Néanmoins, le télétravail reste recommandé pour les entreprises qui le peuvent… Sachez aussi qu’en cas de circonstances exceptionnelles ou de force majeure, le télétravail pourrait être imposé par les employeurs sans même votre accord. Le télétravail obligatoire va-t-il revenir à cause de la crise énergétique ? C’est possible, car le gouvernement réfléchirait à une généralisation du travail à domicile pour « économiser l’énergie dans les bureaux » (notamment pour les agents publics). D’ailleurs, cela fait partie des mesures proposées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour freiner la consommation de pétrole.
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