Essence et électricité : faut-il privilégier le télétravail pour réduire ses factures ?

En évitant plusieurs trajets quotidiens, travailler chez soi permet de réduire considérablement la consommation de carburant. Mais entraîne une hausse de la consommation électrique, notamment pour le chauffage et l’éclairage.

Télétravailler, baisser son chauffage d’un degré, réduire sa vitesse sur la route… autant de conseils, parfois même prodigués par le gouvernement, pour réduire sa facture d’énergie. Mais est-ce vraiment efficace ? Et peut-on calculer en euros sonnants et trébuchants l’économie réalisée ? « L’Obs » a sorti la calculette et a passé plusieurs affirmations au crible.

Largement pratiqué pendant la pandémie, le télétravail généralisé pourrait bien être de retour cet hiver, alors que des pénuries d’énergie sont à craindre. Le ministère du Travail a reconnu auprès du « Parisien » réfléchir à cette option, pour permettre aux entreprises d’économiser de l’énergie. « Il s’agit d’une piste de réflexion », a expliqué une source du ministère.

Pour les salariés, travailler à la maison permet d’alléger considérablement la facture de carburant. Mais il y a un revers à la médaille : ce temps passé à domicile entraîne une augmentation de la consommation électrique et de chauffage. Pour les contenir, il existe quelques astuces.
Il suffit d’un petit calcul pour déterminer combien il est possible d’économiser à la pompe.

D’après une enquête de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares), 37 % des salariés effectuaient deux jours de télétravail par semaine en 2021.
La distance moyenne entre le domicile et le travail en France est de 9,2 km selon l’Insee. Avec deux jours de télétravail hebdomadaires, il est possible d’économiser environ 86 litres de carburant par an (en comptant 47 semaines travaillées dans l’année), soit environ 133 euros par an avec du SP95 et 154 euros avec du gazole.

D’après l’Ademe, la généralisation du télétravail a également un impact écologique. Elle permettrait de diminuer d’environ 30 % les émissions liées à la mobilité locale du lundi au vendredi et de 58 % celles de particules fines. En supprimant les trajets entre le domicile et le bureau, le rapport souligne aussi qu’une réduction de 69 % du volume de déplacements journaliers, entraîne d’autres gains environnementaux, comme la diminution de la congestion routière. Au total, l’Ademe relève un bénéfice écologique moyen de 271 kg équivalent CO2 annuels pour un jour de télétravail hebdomadaire.

A l’échelle d’une entreprise de 1 000 salariés, télétravailler un jour par semaine permettrait ainsi d’éviter l’équivalent des émissions annuelles de gaz à effet de serre d’environ 37 Français, précise l’instance.

Si la pratique du télétravail permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, la facture d’électricité, elle, augmente. Le fournisseur d’électricité Alpiq, interrogé par « 20 Minutes », a fait les comptes. Selon lui, un couple sans enfant habitant un appartement de 55 m2 en région parisienne subit une augmentation de sa facture de 13 euros par mois en étant à 100 % en télétravail sur l’année.
En effet, d’après RTE, si les ordinateurs et la Wifi consomment relativement peu, les plaques de cuisson, le chauffage et l’éclairage sont beaucoup plus sollicités durant les périodes de télétravail. Pour compenser cette hausse, de nombreuses entreprises ont mis en place une indemnité télétravail de 10 euros maximum pour un salarié effectuant une journée de travail à domicile par semaine, 20 pour deux jours, 30 pour trois jours, etc.

Pour éviter de voir sa facture d’électricité atteindre des sommets, l’Ademe préconise d’utiliser un système de régulation pour la chaudière. Selon l’agence, il est possible de réduire sa consommation jusqu’à 10 %, et plus encore avec une horloge de programmation, qui réduit automatiquement la température de nuit ou quand la maison est vide. Selon l’instance, diminuer de 1 °C la température de consigne de votre installation permet de réduire la consommation annuelle en chauffage de 5 à 10 %.

Un ordinateur portable constamment branché sur secteur augmente aussi la facture d’électricité (pour rien). Lorsque cela est possible, il est préférable de donner à son outil de travail un cycle de charge pendant la pause déjeuner et un autre le soir à la fin de la journée de travail, pour pouvoir l’utiliser entre-temps sur les deux demi-journées de travail.
Dans ma communauté d’agglomération, les éboueurs sont en télétravail, les entreprises de maçonnerie aussi, le boulanger va s’y mettre ainsi que le boucher ; même au supermarché cette idée se met en place. Rien que des économies finalement, et si on meurt de faim à la toute fin, les éboueurs seront aussi au chômage par manque de télépoubelles à ramasser.
Quelques mesures pour réduire les fractures : interdire de rouler, interdire de travailler, interdire les loisirs, interdire l’ordinateur, interdire les avions, interdire les trains, interdire la voiture, mais voter écologisme pour un fascisme vert !

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Sondage: le télétravail est là pour rester

Le rapport «Travaillons ensemble» du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) révèle la popularité grandissante du télétravail chez les jeunes travailleurs québécois, ainsi que ses faiblesses.

Sans diviser les travailleurs québécois, la question de la permanence du télétravail distingue ceux qui l’espèrent de ceux qui la redoutent.

Un sondage du RJCCQ et de Léger lève le voile sur le futur espéré par les jeunes professionnels dans leur milieu de travail.

Bien que l’initiative ait été instaurée dans un contexte pandémique éprouvant, la popularité du télétravail ne semble pas s’effriter avec le retour au bureau.

De fait, 66% des jeunes professionnels ayant travaillé en télétravail espèrent continuer à le faire à temps plein, selon le sondage, alors que 33% préféreraient un modèle hybride, soit un partage entre la maison et le bureau.

Les raisons invoquées sont celles de la conciliation vie-travail, celle «d’avoir plus de temps», et celle de l’économie faite en évitant de devoir se déplacer au bureau.

Lorsque vient le choix de choisir son employeur, les jeunes travailleurs considèrent à 53% que les conditions de travail, incluant le salaire et les avantages sociaux, constituent l’élément de recherche le plus important.

Bien qu’il soit acclamé de louange par certains, le télétravail n’est pas dépourvu de défaut aux yeux des répondants. En effet, 35% des nouveaux employés en bas de 35 ans interrogés estiment que l’intégration «plus difficile» représente le principal désavantage du télétravail, alors que 33% désignent «la difficulté à imposer ses propres limites quant aux heures travaillées» comme étant le principal ennui.

Le bureau aiderait d’ailleurs 43% des répondants de 16-24 ans à améliorer leur productivité, leur bien-être et leur capacité «d’intégration au marché du travail».
Le manque de contact réel, occasionné par le télétravail, peut engendrer une carence de contact social chez certains jeunes, selon le RJCCQ.
Ainsi, la santé mentale de 42 % des jeunes de 16 à 35 ans ne se serait pas améliorée depuis la période pandémique. Le portrait est moins morne du côté des 36 à 64 ans qui estiment à 58% que leur santé mentale a repris du poil de la bête.

«C’est assez inquiétant, il semblerait vraiment que ça soit une conséquence de la pandémie, des confinements et de la perte de la vie sociale pour ceux qui étaient aux études», a déploré Pierre Graff, président-directeur général du RJCCQ, en entrevue avec l’Agence QMI.

De ce fait, 30% des jeunes travailleurs en bas de 35 ans jugent insuffisantes «les mesures prises par leur employeur pour favoriser leur santé mentale», soit l’accès au soutien psychologique, les consultations thérapeutiques et la possibilité d’entretenir un dialogue ouvert à ce sujet.

«Il y a cinquante ans, il n’y avait pas assez d’emplois disponibles pour toutes les personnes sur le marché du travail. Aujourd’hui on a un déséquilibre inverse. […]

Donc forcément ça apporte une situation de confort qui se reflète dans la statistique que 62% des jeunes professionnels priorisent leur vie personnelle au travail» a expliqué M. Graff, lorsque demandé si le profil du travailleur contemporain a drastiquement changé depuis 50 ans.
Au moins 600 répondants issus du marché du travail de 16 à 35 ans ont été sondés sur leurs préférences en matière de conditions de travail, selon le communiqué.
Le RJCCQ a mené trois sondages depuis 2021, avec l’aide de Léger, afin de dresser «un portrait global des intérêts et des besoins des jeunes en ce qui a trait aux conditions de travail».

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[VIDEO] Télétravail : où en est la réglementation

La mise en place du télétravail massif au sein des entreprises a transformé l’organisation du travail, les comportements des salariés mais aussi leurs attentes vis-à-vis de leur employeur, non sans poser certaines difficultés.

Me Vaccaro, avocat spécialiste en droit du travail, replace ces difficultés dans le cadre de la réglementation applicable.

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Une récession en France rimerait-elle avec la fin du télétravail ?

Depuis plusieurs mois, le ralentissement économique que nous expérimentons à l’échelle mondiale laisse planer le spectre d’une récession à venir. Celle-ci pourrait-elle provoquer une remise en question des nouveaux modes de travail mis en place depuis la crise sanitaire ?

Sur fond d’un contexte économique encore plus tendu qu’en France, aux États-Unis, la réaction des entreprises ne s’est pas fait attendre. En matière de recrutement, les géants de la Tech dont Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Netflix Lyft, Coinbase ont compulsivement appuyé sur le frein et beaucoup ont licencié une partie de leurs effectifs. Mais au-delà de cette menace, les salariés américains craignent particulièrement de perdre une liberté fraichement acquise, celle de travailler d’où ils le souhaitent. Chez Apple, l’annonce de Tim Cook appelant ses collaborateurs à revenir au bureau au minimum trois jours par semaine à partir du 5 septembre a déclenché une pluie de signatures d’une pétition visant à contrer cette mesure. Plus encore, chez Telsa, Elon Musk a sommé ses collaborateurs de revenir au bureau 40 h par semaine ou bien de démissionner.

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«Je ne crois pas que le télétravail permette d’économiser de l’énergie», selon Geoffroy Roux de Bézieux

Les débats autour du télétravail reviennent sur la table, cette fois-ci à propos de la sobriété énergétique. «Je ne crois pas que cette solution permette d’économiser de l’énergie, malgré ce qu’on en dit», a indiqué Geoffroy Roux de Bézieux ce mercredi sur France 2. Pour le président du Medef, cela suppose «la fermeture des bureaux mais aussi des dépenses supplémentaires aux domiciles» des salariés.
Selon lui, l’une des premières solutions repose sur la température des bureaux, qui doit «être régulée à 19 degrés». Actuellement, aucun texte ne régit cette mesure mais Geoffroy Roux de Bézieux rappelle l’existence d’un «décret du 3 décembre 1974, à l’époque du choc pétrolier, qui impose cette température de 19 degrés». En réalité, «personne ne sait à combien sont chauffés les bureaux», complète-t-il.

Les avis divergent sur le télétravail, à l’instar de Roland Lescure ce lundi. Le ministre de l’Industrie a expliqué que, selon lui, «le télétravail peut limiter la consommation d’énergie» et ainsi éviter un rationnement cet hiver. Fin août, c’était le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, qui évoquait la possibilité de télétravailler pour les agents publics. Le gouvernement est actuellement en train de réfléchir pour élargir le télétravail au secteur privé : «cela pourrait être une bonne option selon les circonstances; si c’est faisable pour [les entreprises] et adapté à leur activité», a souligné un porte-parole de l’exécutif vendredi dernier au Parisien.

Télétravail : chaise, écran, souris… faut-il s’équiper ?

Travailler chez soi dans de bonnes conditions nécessite du matériel et des bonnes positions. Bien penser son installation permet d’éviter les troubles musculosquelettiques.

Christian Meignan, coordinateur des actions en santé au travail au sein de l’association Kiné France prévention
« Même pratiqué deux à trois fois par semaine, le télétravail nécessite l’installation d’un poste de travail adapté. On ne peut passer des journées entières sur une chaise en bois, la tête penchée vers un écran d’ordinateur portable, sans souffrir à terme de lombalgie ou de cervicalgie.
La pandémie a changé des choses, mais pas la physiologie humaine. À la maison comme sur site, il faut utiliser un clavier, une souris et un écran à part – ou bien utiliser l’ordinateur portable sur une pile de livres en guise d’écran –, mais aussi un siège de bureau réglementaire, avec piètement à cinq roulettes, assise réglable en hauteur et dossier inclinable. Contrairement à l’idée reçue, cela ne prend pas plus de place qu’une chaise classique, et le prix n’est pas si élevé : environ 350 € pour un modèle de base. Néanmoins, ce n’est pas aux salariés de le payer mais aux entreprises, qui se doivent de leur fournir un minimum d’équipement.

Le télétravail nuit-il à la santé ?

Aujourd’hui, quand un salarié se plaint d’un mal de dos, on le renvoie souvent aux bonnes postures, comme s’il était responsable. Mais avant les bonnes postures, il y a le bon matériel. L’un ne va pas sans l’autre. On ne peut pas accepter que le télétravail se fasse sur un mode ergonomique dégradé. Ni qu’il soit l’occasion de régresser sur les fondamentaux de la santé au travail acquis depuis cinquante ans. »

Dominique Blanc, président de l’association Ostéopathes de France
« De plus en plus de patients ont recours à l’ostéopathie pour des douleurs, notamment vertébrales, dues à des positions inconfortables en télétravail. Beaucoup s’installent dans leur canapé ou sur des sièges pas toujours très bien adaptés. Si ces demandes sont apparues lors du premier confinement, elles persistent et sont en augmentation du fait d’un plus grand recours au télétravail dans les entreprises. Les positions de télétravail ne sont, certes, pas la seule cause de ces douleurs, souvent multifactorielles (antécédents traumatiques ou chirurgicaux, surpoids, sédentarité, stress…), mais elles peuvent être le facteur déclenchant, le « geste de trop » qui se surajoute aux facteurs initiaux. Aussi un bon équipement est-il souhaitable.
Nous savons maintenant depuis très longtemps combien l’ergonomie du mobilier de notre vie (sièges, tables, canapés, lits) est importante. Pour le télétravail devant l’ordinateur, il serait bénéfique d’équiper les salariés de matériel adapté pour leur permettre d’être bien assis, d’avoir un appui équilibré sur les avant-bras afin d’utiliser la souris sans crispation des épaules ou des membres supérieurs, d’avoir un ordinateur à la bonne distance des yeux, d’éviter de disposer l’ordinateur de côté car cela sollicite toute la partie haute de la colonne en rotation d’un seul côté. Toutefois, même bien équipé, il faut bien veiller à faire des pauses, à se lever et à marcher entre les périodes intenses. »

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« Derrière la question du télétravail, le véritable enjeu n’est pas la distance, mais le temps »

Le télétravail n’est que la pointe de l’iceberg de nouvelles organisations professionnelles qui bousculent le temps cloisonné de l’entreprise, estime Isabelle Barth, professeure en management, dans une tribune au « Monde ».
Nous vivons dans un monde « phygital », à la fois dans le digital et dans le monde physique, non plus alternativement, mais concomitamment, à table avec nos amis et sur Facebook, en réunion au bureau et dans nos mails. Le développement des univers virtuels, les métavers, va encore accélérer cette remise en cause des séparations temporelles et physiques.

Le monde du travail ne peut y échapper, même s’il est à la traîne de celui de la consommation. Interroger le temps de travail, c’est ouvrir la boîte de Pandore managériale, car cela oblige les manageurs à se confronter à un pilier de l’organisation des entreprises ou de toute institution publique. Et ce pilier semblait inamovible depuis les temps si lointains du début de l’activité industrielle.

Quels en sont les soubassements ? Un temps longitudinal et qui peut se compter, de la pointeuse dans les ateliers aux feuilles de temps des consultants ou avocats ; un temps affranchi de ses racines culturelles ; un temps du collaborateur qui appartient à l’entreprise du moment où le contrat de travail est signé ; un temps standardisé ; un temps cloisonné : le temps de travail est équivalent au temps au travail.
Est-ce que cette vision peut raisonnablement tenir alors que les configurations organisationnelles connaissent des changements radicaux, imposés par le triptyque sanitaire (Covid-19), politique (problèmes d’approvisionnement liés à la guerre en Ukraine) et économique (inflation) ?

Non, et cela pour plusieurs raisons : le développement de la gig economy, littéralement « l’économie des petits boulots », qui amène de plus en plus d’entreprises à manager des travailleurs à la tâche, voire des bénévoles ; une conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle revendiquée par l’immense majorité des salariés ; et une exigence – vis-à-vis de tous les collaborateurs – de flexibilité, d’agilité et d’initiative, considérées comme des conditions de la performance.

Le télétravail n’est pas une réponse à ces évolutions, il fait partie d’une équation bien plus grande. Et quand Elon Musk annonce qu’il exige de tous ses salariés un retour sur le lieu de travail, il pointe les nouvelles inégalités que génère le télétravail – possible pour les cols blancs, pas pour les cols bleus – et, en filigrane, les doutes sur la performance globale d’une organisation quand une partie de ses acteurs travaillent sans être « au travail ».
Nous avons pourtant en France un beau précédent des dégâts d’une vision « toutes choses égales par ailleurs » de la question du temps de travail : le passage aux 35 heures !

Télétravail: habiter trop loin de son travail peut constituer une cause de licenciement

Le recours massif au télétravail pendant la crise sanitaire a incité de nombreux salariés français à déménager. Parfois loin de leurs bureaux. Il y a un an, 30% des DRH découvraient que des salariés avaient déménagé pendant cette période, expliquait la présidente de l’Association Nationale des DRH, Audrey Richard.
Généralement les choses se passent bien lorsqu’il y a accord entre la direction et le salarié, d’autant plus que les entreprises cherchent plutôt à retenir leurs collaborateurs qu’à les laisser partir en ces temps de pénurie de talents.
Mais lorsque ce déménagement se fait de manière unilatérale et qu’il est lointain, cela peut-il déboucher sur un licenciement valable? Pour la cour d’appel de Versailles, la réponse est oui.

Exemple avec ce salarié qui s’est installé en Bretagne à plus de 440 kilomètres de son bureau sans en parler à sa direction. Pour son employeur, cette distance est source de fatigue et après avoir constaté le refus du salarié de se rapprocher de son lieu de travail, a donc décidé de le licencier pour faute.
Le collaborateur saisit alors la justice, s’appuyant notamment sur l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits l’hommes et des libertés fondamentales, qui prévoit que toute personne a droit au respect de son domicile et au libre choix de son lieu de résidence.

Et de fait, juridiquement, un salarié est libre de s’installer où il le souhaite, cela relève de sa vie privée sauf pour certains professionnels soumis à une clause de résidence car leur activité exige une proximité géographique.
L’employé en question a également mis en avant l’absence de retards lors de ses prises de poste, le fait que sa fonction l’oblige à passer 75% de son temps à l’extérieur et qu’il prend en charge les frais liés à ses déplacements domicile-travail.

Des arguments qui n’ont pas convaincu la cour d’appel de Versailles. Elle considère le licenciement valable car il s’appuie sur l’obligation de l’employeur d’assurer la sécurité du collaborateur.

Il s’agit du fameux article L.4121-1 du Code du travail: “L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs”, qui s’applique d’ailleurs aussi pour le port du masque.
Les magistrats ont également rappelé que l’employeur doit veiller au repos quotidien de son salarié et à l’équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle dans le cadre de la convention à laquelle le salarié était rattaché (forfait jour).

Enfin, le choix unilatéral du salarié a pesé et l’absence d’accord de sa direction. Il s’exposait de fait à des sanctions.
Conséquence, la faute du salarié est établie et constitue donc une cause réelle et sérieuse de licenciement.
Cette affaire qui pourrait créer une jurisprudence sensible étant donné le nombre important de salariés franciliens ayant fait le choix du travail hybride depuis la province est désormais entre les mains de la Cour de cassation.
Mais “jusqu’à présent et à ma connaissance la position de la Cour de cassation en ce qui concerne le choix du domicile du salarié a toujours été de faire valoir la liberté de choix de son domicile sur le fondement de l’article 8 de la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales” poursuit-elle.

Selon l’ANDRH, le télétravail longue distance d’un salarié ne peut pas être source de licenciement. Mais il est bien source d’inquiétude.
“C’est un phénomène nouveau, nous n’étions pas confrontés à cela auparavant, on le prend de plein fouet (…) En tant que DRH, on se dit ‘comment va-t-il faire?’, s’il travaille à Paris et habite dans le sud de la France, il va devoir prendre le train, il va sans doute y avoir des retards régulièrement. On est face à quelque chose qui nous pose des difficultés. L’individuel ne doit pas prendre le pas sur le collectif”, expliquait ainsi sa présidente.
D’un autre côté, avec la levée des restrictions sanitaires, une entreprise peut toujours obliger son salarié à revenir partiellement (voire totalement) en présentiel. S’il refuse alors que les conditions de présentiel ont été négociées, il pourra être sanctionné.
Et il semble bien que ces cas de déménagements pris de manière unilatérale ne sont pas si rares que ça.

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« À deux heures de Paris et de Lyon » : le télétravail, nouvel argument marketing pour les collectivités rurales

Du simple tiers lieu connecté aux séjours de découverte, les initiatives se multiplient pour attirer les travailleurs métropolitains dans les campagnes.

« À deux heures de Paris et de Lyon » : le télétravail, nouvel argument marketing pour les collectivités rurales

Pourquoi venir s’installer dans la Nièvre ? Pour vendre son territoire dans une France post-pandémique, le conseil départemental a un argument tout trouvé : le télétravail. À en croire son programme d’attractivité baptisé « Essayez la Nièvre », ce département rural situé dans l’ouest de la Bourgogne serait la « destination idéale » pour travailler à distance en étant à la fois à « deux heures de Paris et de Lyon » et « au plus proche de la nature ».
Pour pousser les métropolitains désabusés à s’en rendre compte, les Nivernais ne font pas les choses à moitié. Début juillet, 15 familles sélectionnées parmi 170 candidates se sont vu offrir un séjour tous frais payés pour découvrir les trésors locaux, comme le parc naturel régional du Morvan ou la vélo-route bordant le canal du Nivernais. Cette initiative répétée à quatre reprises depuis 2020 aurait déjà convaincu sept familles de déménager et une vingtaine d’autres installations seraient en cours.
Que ce soit pour tenter de donner un second souffle à leur territoire ou pour surfer sur une dynamique existante, les campagnes de communication autour du télétravail se multiplient. « Auparavant, nous étions dans une démarche proactive de sensibilisation. Aujourd’hui, ce sont les communautés de communes ou les mairies qui nous sollicitent », résume Dominique Valentin, président fondateur de Relais d’entreprises, un réseau agissant en faveur du rééquilibrage du territoire, en promouvant notamment le télétravail en zones rurales.
« Déjà avant le Covid, quand on voyait revenir des cadres voulant se mettre au vert dans les territoires de proximité, les collectivités rurales cherchaient à accompagner cette dynamique. Celles qui ne l’ont pas fait à ce moment-là s’y mettent maintenant », abonde Sébastien Gouttebel, vice-président de l’Association des maires ruraux de France et maire de Murol, dans le Puy-de-Dôme.
L’accélération est d’autant plus forte que les élus locaux peuvent compter sur des soutiens étatiques à l’image du programme « Petites villes de demain » doté de 3 milliards d’euros pour la période 2020-2026 et dont le but est d’accompagner les villes de moins de 20 000 habitants dans leurs projets de développement.
Le plus souvent, cette ambition se traduit par des investissements en faveur de la fibre ou la création de tiers lieux gratuits avec bureaux connectés au haut débit. « Notre réseau fédère une centaine de lieux, et on s’attend à en voir ouvrir une quarantaine dans les prochains mois. La plupart du temps, ce sont d’anciens bâtiments publics réaffectés par les communes », résume Dominique Valentin.
Murol et ses 580 habitants en sont l’exemple emblématique. Alors que le village, situé au pied du puy de Sancy, connaît déjà une importante reprise d’activité grâce au tourisme, son maire cherche à séduire au-delà de l’été. « À l’automne, l’ancienne trésorerie communale sera reconvertie en tiers lieu où cohabiteront activités de loisir et espace connecté de “coworking”. L’idée, c’était d’avoir un lieu dédié aux touristes qui ne lâchent pas complètement leur travail et aux nouveaux arrivants qui travaillent à Issoire ou Clermont-Ferrand », résume Sébastien Gouttebel. La fibre, quant à elle, sera totalement déployée à l’hiver.
Pour les néo-télétravailleurs, ces tiers lieux ont un intérêt aussi bien pratique que social. « Quand je suis arrivée en Lozère, je ne connaissais pas grand monde, aller au télécentre m’a permis de me faire des amis. Aujourd’hui, j’ai tout ce qu’il faut pour travailler chez moi mais j’y vais encore une ou deux journées par semaine pour le lien social », confie Sidonie, cadre dans une entreprise de simulation numérique, installée depuis 2019 à Florac, la sous-préfecture de la Lozère.
Le cas de ce département pionnier – la décision de mailler le territoire avec des lieux destinés au travail à distance remonte à 2011 – montre aussi que le télétravail seul n’est pas un argument suffisant pour décider les candidats à l’installation. « La situation s’améliore ces dernières années avec l’arrivée de travailleurs nomades (1), mais le bilan de la décennie reste mitigé. Beaucoup de gens ont fait le premier pas pour s’installer mais ne sont jamais allés au bout du dossier, notamment en raison de notre trop fort éloignement des zones urbaines et des bassins d’emplois », confie-t-on du côté de Lozère Développement, l’agence d’attractivité du département.
Rien de surprenant pour Sébastien Gouttebel qui estime que le télétravail est plus un effet d’aubaine qu’autre chose : « Avoir un espace avec de la fibre et de la 4G, c’est un besoin mais ça ne fait pas tout. Ce qui permet l’installation aujourd’hui reste d’avoir une bonne offre de services avec, en premier lieu, l’école et la santé. »
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La population des villes moyennes (de 10 000 à 100 000 habitants) a progressé de 2,56 % entre 2013 et 2019.
Elle n’avait augmenté que de 1,6 % entre 2008 et 2013.
Cette dynamique est due davantage à la natalité des ménages résidant dans les villes moyennes qu’à de nouvelles arrivées.
Si les villes moyennes attirent les habitants des métropoles, elles voient davantage de leurs habitants partir vers de plus petites villes.

(1) Des autoentrepreneurs ou artisans qui n’ont pas besoin d’être physiquement rattachés à un lieu spécifique.

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Télétravail : le travail hybride s’installe

Le travail hybride est là pour rester. C’est en tout cas ce que semble indiquer une nouvelle enquête : GlobalData a examiné 4 400 nouvelles offres d’emploi, révélant que le nombre de postes ouverts annonçant du travail hybride a augmenté de 31 % au deuxième trimestre 2022, la technologie et le numérique étant les moteurs de la demande.

Le travail hybride, qui mêle télétravail et travail présentiel, a acquis une popularité grandissante auprès des employés ces dernières années. En 2022, les offres d’emploi proposant du travail hybride ont augmenté de 53 % dans le secteur de la technologie et de 15 % dans celui de la banque et des investissements : les professionnels hautement qualifiés continuent de dicter comment et où ils travaillent.

L’étude révèle que des entreprises comme Microsoft et JP Morgan Chase figurent parmi les principaux recruteurs proposant des méthodes de travail hybride. L’étude de GlobalData révèle qu’au deuxième trimestre de 2022, les offres d’emploi comportant les mots-clés « cloud », « big data » et « digital media » étaient les plus répandues et les plus recherchées par les candidats.
Même si le marché de l’embauche ralentit, les professionnels du secteur technologique sont toujours très demandés, et de plus en plus d’entreprises font appel à des travailleurs indépendants ou freelance pour satisfaire leurs besoins en travailleurs qualifiés.
Si le travail hybride est un devenu un outil clé pour attirer des talents, c’est aussi que les employés veulent moins perdre de temps et d’argent pour se rendre à leur bureau.

A l’inverse, les emplois entièrement à distance sont en constante diminution. Les entreprises sont moins nombreuses à vouloir embaucher des employés souhaitant travailler exclusivement à domicile. Selon GlobalData, les offres d’emploi comportant le mot-clé « remote » (à distance) ont diminué de 11 %, et les offres de « work from home » (travail à domicile) ont diminué de 13 %.
« Alors que les restrictions liées à la pandémie s’atténuent, le modèle de travail hybride semble avoir la cote, tandis que les options “à distance” et “travail à domicile” s’estompent », note Sherla Sriprada, analyste des fondamentaux de l’entreprise chez GlobalData.
« Le travail hybride devient la nouvelle norme dans le monde post-pandémique. Les modalités de travail flexibles sont de plus en plus importantes dans les efforts d’une organisation pour retenir et recruter des employés. »

Source : ZDNet.com

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