L’idée avancée par Stanislas Guerini est loin de faire l’unanimité chez les syndicats, bien au contraire… Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques avait évoqué sur CNews, ce vendredi 26 août, l’idée de “développer davantage encore” le télétravail des agents publics afin de fermer un bâtiment et ainsi “ne pas le chauffer, ne pas l’éclairer”. Mais cette piste de réflexion, lancée en vue du plan de réduction de la consommation d’énergie dans les administrations que le gouvernement présentera fin septembre, a essuyé de vives critiques de la part des syndicats, comme le rapporte le site Acteurs publics, lundi 29 août.
“Après un dégel du point de 3,5 % qui ne couvre ni les pertes accumulées ni l’inflation, le ministre propose désormais que les agents paient les factures à la place de l’État. Il faut répondre à la crise écologique avec une vraie rupture, pas sur le dos des agents”, a ainsi commenté Solidaires Fonction publique.
Même son de cloche du côté la CGT Fonction publique. “Ce n’est certainement pas la solution de renvoyer les agents travailler chez eux, le télétravail est un mode de travail et non une mesure pour restreindre les dépenses de l’État”, a affirmé Céline Verzeletti, co-secrétaire générale. Pour la CFDT Fonctions publiques, “il ne sera pas acceptable que la sobriété de l’État se traduise par de simples transferts des charges vers les agents et leurs familles”.
“Ce n’est pas avec ce genre de proposition que le ministre va inciter les agents à télétravailler, a estimé, quant à lui, Christian Grolier de FO Fonctionnaires. C’est une mauvaise idée qui renvoie vers les personnels à leur domicile les coûts en matière d’énergie”.
“Si l’idée mérite d’être approfondie, il ne s’agit que d’une mesure parmi tant d’autres à mettre en œuvre”, nuance Nathalie Makarski de la CFE-CGC qui appelle les employeurs publics à “prendre en compte les besoins matériels et organisationnels des télétravailleurs”. Les syndicats jugent notamment que le montant de l’indemnité versée aux agents publics, actuellement fixé à 2,5 euros par journée de télétravail effectuée, dans la limite de 220 euros par an, est insuffisant.